Si vous ne connaissez pas cette randonnée cyclo organisée aujourd’hui par l’Audax Club Parisien, vous pouvez aller sur wikipedia, sur le site de l’Audax ou sur le site dédié au Paris-Brest-Paris. En résumé, c’est 1200Kms, 10000m de dénivelé positif et moins de 90h. Elle est organisée tous les 4 ans et elle n’est possible qu’en ayant réalisé, la même année, 4 brevets de respectivement 200, 300, 400 et 600kms.
2019 – 4 Brevets des Randonneurs Mondiaux
Les brevets consistent à partir d’une ville et de suivre un parcours défini à l’avance pour revenir au point de départ. Durant cette boucle, certains points de passage servent de contrôles. Pour ça, on dispose d’une carte de pointage, le jeu est de la faire tamponner aux endroits prédéfinis. Ce sont les villes qui sont prédéfinies, libre à nous d’aller dans une boulangerie, un café ou tout autre endroit pouvant nous mettre un tampon sur la carte. A l’arrivée, cette carte sera rendue aux organisateurs qui effectueront la validation du brevet.
BRM 200 de l’Hermitage
L’année cyclo commence tôt cette année, le 9 mars 2018. Les brevets de 200 kms sont plutôt faciles car ils se font sur la journée. Celui organisé par le club de l’Hermitage nous a fait passé par Chateauneuf D’ille Et Vilaine, Sables D’or, Saint Meen Le Grand. Je l’ai réalisé en 8h17mn.
BRM 300 de Plemet
A partir de 300kms, il faut que le vélo soit équipé pour rouler de nuit. Le club de Plemet nous a fait partir à 4h du matin le 28 avril 2019. Dinan, Dol de Bretagne, Pleine Fougères, Louvigné de Baie, Plelan le Grand. Je l’ai réalisé en 14h10mn.
BRM 400 de Romillé
Pour le 400kms, on a plus le choix, il faut passé une nuit complète sur le vélo. Pour moi, c’est un peu l’inconnue car en 2018 de je m’étais arrêté à un BRM300. La particularité du BRM du club de Romillé est qu’il fait un huit. 300 kms puis retour à Romillé pour finir par une dernière boucle de 100kms. Le départ est donné à 16h le 11 mai 2019. Antrain, Fougerolles du Plessis, Domfront, La ferté Macé, Ambrières les vallées, Fougères, Chevaigné.
Lorsqu’il fait nuit et que l’on ne peut pas pointer, une photo horodatée du panneau de la ville suffit.
Premier retour à Romillé à 4h15, une pause sandwich et je repars pour Ménéac, Saint Brieuc de Mauron et une arrivée à 9h30 du matin. Il ne reste plus qu’à rentré chez moi en vélo (2x18kms de plus). Je l’ai réalisé en 17h31mn.
BRM 600 de Laval
Voila un brevet qui se rapproche du trajet du PBP. Un départ du club de Laval le 1 juin à 6h du matin. Pour ce brevet je pars avec Tristan, un ami cyclo du club de Le Rheu ou je suis secrétaire. A deux, la première partie passe vite, surtout que c’est sur nos routes. Vitré, Loudéac, Carhaix puis les monts d’arrée, Commana, Pleyben et c’est le retour mais il est déja 21h. A Pontivy, il est 2h du matin on a un petit coup de pompe et un cyclo nous propose sa chambre. On fera une pause de 2h en repartant à 4h en pleine forme. Après un arrêt grand déjeuner à Bain de Bretagne, on arrive à Laval à 14h10. Je l’ai réalisé en 32h10mn.
A l’arrivée ça donne ça.
Le PBP 2019, c’est ce week-end
On est vendredi 16 août, je suis rentré de vacances bien reposé et tout mon matériel est prêt.
Je pars le samedi 17 août au matin, le voyage en train se passe bien, TGV jusqu’à Le Mans pui TER jusqu’à Rambouillet. Dans le TGV, les vélos payent leur place mais voyagent tranquilles.
J’ai rendez-vous à 16h à Rambouillet pour le contrôle du vélo et pour prendre mon paquetage de participant. Une fois mon vélo contrôlé, je peux le laisser dans le parc gardé.
Pour moi, le départ se fera le dimanche à 20h pour un temps maximum de 90h. Les départs commencent à 16h par groupe de 300 toutes les 15mn.
1ière partie – Rambouillet – Carhaix
Pendant toute la randonnée, il y a des points de contrôle, de ravitaillement et de repos tous les 80kms environ. Sauf le premier qui est à 120kms du départ.
Mortagne au perche 118kms, Villaines la Juhel 217kms, Fougères 306kms, Tinténiac 360kms, Quédillac 386kms, Loudéac 445kms, Saint Nicolas du Pelem 488kms, Carhaix 521kms.
Jusqu’au premier contrôle, voire le second à Villaines la Juhel nous roulons dans un gros peloton. On a pas l’impression de rouler de nuit avec les lumières de tous les vélos. Après les 100 premiers kilomètres, il y en a qui dorment déjà sur le bas côté, bizarre! Les premiers ravitaillement ressemblent à ça, une longue file d’attente, des gens qui mangent et d’autres qui dorment.
Maintenant, il fait jour, j’arrive à Fougères ou mes parents m’attendent. Pendant au moins 150kms, je vais rouler sur des routes qui me sont familières.
Puis Tinténiac ou Christelle est venue voir comment j’allais. Pause massage pour faire passer un début de crampe aux cuisses, c’est la première fois que ça m’arrive.
Je continue mon chemin. A chaque contrôle, je mange un vrai repas. Ce n’ai pas ce que j’avais prévu mais comme c’était ma première participation, je saurais pour la suite.
A Loudéac, c’est la fête. J’en profite pour prendre une galette saucisse et des frites. C’est mon dernier repas avant la deuxième nuit et je n’ai toujours pas dormi.
Arrivé à Carhaix, il est 2 h du matin, je suis fatigué et je décide de faire une pause. Il faut faire la queue pour pouvoir dormir dans un immense dortoir (gymnase). Je prend une douche et je dors 2h. Je tremble de fatigue mais je m’endors tout seul, avec 300 autres ronfleur·euse·s.
2ième partie – Carhaix – Tinténiac
Brest 605kms, Carhaix 693kms, Nicolas du Pelem 738kms, Loudéac 783kms, Quédillac 843kms, Tinténiac 869kms.
Je me réveille tout de suite dès que le service réveil me dit que c’est l’heure. Avant de dormir, on leur donne notre heure de réveil.
J’ai bien fait de dormir. Il me reste les monts d’arrées avant la descente vers Brest. Il est 5h du matin, on est dans le brouillard et il fait 5°. Avec mes jambières, mes gants longs et mon sous vêtement technique, je n’ai pas froid mais j’ai appris plus tard que ce n’est pas le cas de tout le monde. Il y aura beaucoup d’abandons à cause du froid.
Au petit matin, j’arrive à Brest sous un soleil resplendissant. Je pense que tout les monde à fait la même photo sur le pont Albert Louppe.
Après un arrêt au lycée La Pérouse Kerichen, je repars vers le nord Guipavas et Landerneau. Avant de revenir à Carhaix, on coupe tout droit sans repasser par Huelgoat. A Loudéac,, toujours la même ambiance, c’est incroyable.
Je roule toute la journée sur les routes bretonnes pour refaire une seconde pause à Tinténiac, toujours vers 2h. Comme à l’aller à Carhaix, il faut attendre un peu avant la douche et le lit, un vrai lit. Dans une chambre d’internat de lycée, je serais resté plus longtemps mais je ne dormirais 3h.
3ième partie – Tinténiac – Rambouillet
Fougères 923kms, Villaines la Juhel 1012kms, Mortagne au perche 1097kms, Dreux 1174kms, Rambouillet 1219kms.
Avec le réveil vers 5h du matin et un petit déjeuner très copieux, je repars pour la dernière journée. Il y a toujours autant de monde sur le bord des routes.
A Fougères, je retrouvent mes parents. Tout va bien , j’ai toujours le sourire.
Certaines villes étapes se démarquent. Villaines la Juhel en fait partie. On a l’impression que tout le village est en fête.
Ca y est, après 1219kms et 80h10, je franchi l’arrivée sous les applaudissements des bénévoles.
Quoi retenir pour ma première participation au Paris-Brest-Paris. Il faut arriver bien reposer pour pouvoir ne dormir que 5h en 4 nuits. Les premières dizaines de kilomètres sont complètement folles. On roule en peloton pendant des heures. A chaque étape, les bénévoles sont la pour nous, leur gentillesse fait plaisir et nous fait du bien.
Sur le bord des routes, c’est incroyable les gens sont là pour nous encourager, nous offrir gracieusement boisson et de quoi manger. On se croirait sur la route du riz au lait, moi qui adore ça je suis ravi. De jour comme de nuit, dans les villages ou en pleine campagne, on trouve toujours de quoi se reposer et prendre un café.
Enfin, les participants étrangers sont incroyables. Deux fois plus nombreux que les français, le dépaysement est total.
A dans 4 ans, si je peux me préparer comme en 2019.